Oubliez la plage, ce coin du Sud de la France cache un paysage rose bonbon digne d’un conte de fées

Situés à proximité immédiate de la cité fortifiée d’Aigues‑Mortes, les salins occupent une vaste zone de marais salants dans le sud de la Camargue, au sein du delta du Rhône sur le territoire du Parc naturel régional. On y récolte le sel depuis le XIXᵉ siècle, sous l’égide de la société Salins du Midi, prolongement historique du patrimoine industriel camarguais. Chaque année, ces immenses “tables salantes” attirent de nombreux flamants roses. Sortez les appareils photo !

Le spectacle se situe à quelques kilomètres d’Aigues‑Mortes, dans la zone de récolte des salins du Midi, où les bassins d’évaporation se parent de couleurs inattendues. L’eau prend une teinte rose intense, due à la prolifération de microalgues, qui produisent des caroténoïdes (dont le bêta-carotène) sous l’effet du sel et du soleil. Le contraste avec les dunes blanchies par le sel, les camelles géantes et les flamants roses en arrière-plan rend l’ensemble presque irréel.

Dans cette ambiance silencieuse et intense, la Camargue n’a plus rien de sauvage ni de balnéaire. Elle devient chromatique, presque graphique, et propose une lecture totalement différente du sud de la France.

Embarquez à bord du Petit Train des Salins d’Aigues‑Mortes, un circuit guidé d’environ 1 h 15, qui traverse les marais, les tables salantes et les monticules de sel. Le guide vous explique le travail du saunier et la transformation du sel en fleur de sel ou gros sel. Les bassins colorés, du rose pâle au rose intense, sont particulièrement photogéniques sous la lumière du soir.

Au point culminant du parcours, la camelle — un tas de sel devenu observatoire — permet une vue panoramique exceptionnelle sur l’ensemble des salins et sur la silhouette fortifiée d’Aigues‑Mortes.

À la frontière sud-est du territoire salin, Salin-de-Giraud propose des parcours balisés à vélo ou à pied pour découvrir la faune camarguaise au plus près. Des sentiers fléchés vous conduisent à travers les étangs salins et les roselières, où flamants, oiseaux migrateurs et plantes comme la salicorne prennent toute leur place dans un cadre minimaliste, peu aménagé mais authentique.

On peut arpenter librement ces chemins (4 km environ pour l’un des circuits), sans barrières ni mise en scène touristique, et atteindre le sommet de la camelle à pied pour un bel équilibre entre proximité sensorielle et point de vue dégagé.

Oui, c’est tout à fait possible de visiter ces salins sans voiture. Le dispositif se construit autour des villes desservies en train comme Arles ou Aigues‑Mortes, accessibles depuis Paris ou la région Sud via la SNCF. Depuis l’une ou l’autre, il est possible de prendre des bus régionaux, des navettes ou des visites guidées en remorque tractée par tracteur 🚜pour atteindre les salins.

Sur place, il est courant de louer un vélo à Aigues‑Mortes ou à Salin-de‑Giraud et d’explorer les zones salines via des pistes cyclables ou des liaisons douces aménagées — notamment autour du Club Belambra « Les Salins » à Port‑Camargue.

En dépit de son importance écologique et de son esthétique visuelle remarquable, le site des salins reste exempt de mise en scène touristique envahissante : aucun grand complexe, peu de signalétique tape-à-l’œil, et surtout un environnement qui reste celui du travail des sauniers et de la faune sauvage libre. Cette sobriété discrète est justement la force des salins de Camargue, où le visuel fort du rose et du blanc, associé à une ambiance apaisée et sans fioritures, garantit une découverte vraie et tangible ! Le site est à respecter !